La liste des lieux communs collant à la peau du nouveau ministre de l'Intérieur est longue comme un casier judiciaire de multirécidiviste. A savoir : François Baroin a l'allure d'un éternel jeune homme, il a été surnommé Harry Potter à cause de ses petites lunettes rondes (qu'il ne porte plus), il aime le foot et les filles, lit l'Equipe et peut citer la composition des Verts de Saint-Etienne de 1976, joue de temps en temps au tennis avec Villepin et des people, excelle dans l'art de la pêche à la truite... Quoi d'autre ? Il est et reste chiraquien pur jus.
Sa nomination en remplacement de Sarkozy en est une preuve supplémentaire. Jacques Chirac récompense là un «fils», venu lui dire à maintes reprises que jamais il n'abandonnerait son vieux «père». Quand François Baroin a perdu le sien Michel , dans un accident d'avion, Jacques Chirac l'a pris sous sa protection. Michel Baroin patron de la GMF et grand maître du Grand Orient était un des très rares vrais amis de Jacques Chirac.
Diplôme de journaliste en poche, François Baroin entre à Europe 1 en 1988. Journaliste politique bien sûr. Porte-parole de Chirac durant la campagne de 1995, puis ministre du gouvernement Juppé à 29 ans, il est élu maire de Troyes et député à cette époque. La politique est pour lui une «grande affaire». Derrière l'humour et le faux dilettantisme, il la prend très au sérieux. Rallié à Sarkozy par nécessité comme tous les chiraquiens, il sera peut-être un de ses pires adversaires si