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Libération

Pour l'instant, José Bové coupe au procès

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publié le 27 mars 2007 à 6h51

Toulouse de notre correspondant

José Bové était disposé. Mais les magistrats du parquet et la présidence du tribunal de grande instance de Toulouse ont renoncé. Le candidat à la présidentielle ne sera pas jugé ce matin pour le fauchage d'un champ de maïs OGM le 30 août dernier à Saint-Hilaire (Haute-Garonne). Parce que lorsque la date de l'audience a été fixée à l'automne, le leader altermondialiste n'était pas encore candidat officiel à l'élection présidentielle.

Le fax adressé vendredi au CSA n'a toujours pas reçu de réponse. Me François Roux, l'avocat montpelliérain de José Bové, y demandait si les propos avancés pour sa défense, à la barre puis devant la presse, seraient décomptés de son temps de parole. Ce même vendredi, Me Marie-Christine Etelin cherchait à Toulouse d'éventuelles règles constitutionnelles s'appliquant au cas de son client. L'«avis partagé» du procureur de la République, de la défense et du juge a conclu qu'il valait finalement mieux remettre le procès à plus tard.

Deux raisons expliquent ce report. Les magistrats peuvent-ils d'abord garantir d'apporter un jugement «équitable»? Le risque est de ne pas juger le prévenu pour les seuls faits commis mais aussi en fonction de sa campagne électorale. Le second argument est du même calibre : la justice, disent les textes, ne peut passer que dans la «sérénité des débats». Un prévenu ordinaire se concentre sur sa défense. Un prévenu candidat à la présidence pourrait être amené à développer des