«Rien ne change, à part que l'électeur appuie sur un bouton au lieu de mettre un bulletin dans l'urne.» Démonstration à l'appui hier sur le marché d'Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine. Sous une bâche trône un spécimen de machine à voter, grand écran tactile de facture américaine (iVotronic). «Comment ça fonctionne ?» interroge une vieille dame. En guise d'entraînement au scrutin présidentiel, la machine propose de choisir entre plusieurs musiciens (Bach, Mozart, Debussy, etc.). La sélection du nom faite avec le doigt, il suffit d'appuyer sur un bouton vert clignotant. Le jour du scrutin, le vote est garanti confidentiel.
Et ce sera le 22 avril. Au premier tour de la présidentielle, tous les habitants d'Issy en âge de voter, environ 40 000 personnes, n'auront d'autre choix que de presser un bouton dans l'un des quarante bureaux de vote de la cité. Finis l'urne transparente et les isoloirs à rideaux noirs. 100 % vote électronique... comme le proclame la municipalité dirigée par André Santini (UDF, rallié à Sarkozy), chantre des nouvelles technologies. Le progrès continue allégrement sa marche. Ces machines permettent d'«alléger la préparation des opérations électorales» et de «prendre connaissance des résultats dématérialisés dès la clôture du scrutin», avancent leurs promoteurs. Une vaste opération se déroule aussi cette semaine à Reims, avec dix points de vote équipés de modèles espagnols de la société Indra. Ici, pas de compositeu