Menu
Libération

Petits candidats de la nuit

Article réservé aux abonnés
Entre 3 et 4 heures du matin, les chaînes infos assurent les quotas.
publié le 29 mars 2007 à 6h54

Alors ça se passe à 3 ou 4 heures du matin. Vous rentrez, possiblement alcoolisé, chez vous, d'une soirée. Ou bien vous vous apprêtez à sortir. Ou à aller travailler. Ou alors, vous vous êtes réveillé trempé de sueur, ayant encore rêvé que Nicolas Sarkozy vous poursuivait avec un Taser. Bref.

Il est 3 ou 4 heures du matin et vous êtes devant la télé. Saisi d'un vieil instinct grégaire, vous vous dirigez vers LCI. Ou i-Télé. Mais LCI d'abord. Et là, Besancenot. Oui, Olivier Besancenot, candidat de la LCR, en meeting. Derrière lui, une affiche façon mai 1968, sur une chaise, son blouson de cuir. Rien d'étonnant après tout que LCI, dans un de ses journaux qui tombent toutes les demi-heures, même au coeur de la nuit, passe un sujet sur Besancenot. Sauf que, là, ça dure. Et ce n'est pas à mettre sur le compte de ce demi-sommeil qui rend les heures élastiques : l'horloge à gauche, incrustée dans l'écran sous le logo LCI, égrène les minutes. Ça en fait dix qu'on suit un meeting de Besancenot, et dix minutes en télé, c'est énorme, quand un sujet de JT dure à peu près une minute trente. Il est 2 h 48. Besancenot a la voix fatiguée, comme s'il le faisait vraiment en direct, ce meeting, derrière son pupitre rouge sur lequel est inscrit en lettres jaunes «LCR, 100 % à gauche».

Alors non, ne pas y voir une alliance discrète LCI-LCR. C'est juste la manière qu'ont les chaînes tout-info de respecter l'égalité des temps de parole. Certains candidats ­ allez, au hasard : Sarkozy, Bayrou,