Cap sur l'Inde toute ! Dès 2008, le français Capgemini devrait employer 22 000 salariés indiens, soit autant qu'en France. Un simple avant-goût, puisqu'en 2010 ils devraient être 40 000, presque la moitié des 100 000 salariés du groupe informatique prévus à cette échéance dans le monde.
Pour l'instant, cette «indianisation», ce déplacement du centre de gravité de ce grand nom des services n'a que peu de conséquences sur le travail en France, où l'entreprise emploie presque exclusivement des cadres. A peine 2 % des projets français sont sous-traités en Inde, mais la direction affiche l'ambition de parvenir à 25 % de contrats «offshore» d'ici deux ans. «Cela permettra de baisser les coûts et de spécialiser le "onshore" des pays historiques dans des activités plus sophistiquées, en investissant dans la formation et la relation avec le client. Non seulement l'offshore ne doit pas détruire l'emploi, mais contribuer à le développer», explique Philippe Grangeon,du comité exécutif.
Boom. Cette vision d'une mondialisation heureuse et maîtrisée dans des métiers de matière grise en plein boom, tous les salariés ne la partagent pas. Un certain nombre d'activités de maintenance ont déjà été délocalisées en Inde, entraînant quelques centaines de suppressions d'emplois. Forcément, les interrogations fusent. «Les Indiens ont encore besoin qu'on leur mâche le travail, explique un ingénieur d'études, et c'est vrai que les inquiétudes que l'on pouvait avoir ont été relat