«Je viens chercher l'inspiration». Cette boutade de fin de soirée, François Bayrou sent qu'elle sonne trop juste.Depuis son atterrissage quelques heures plus tôt, le candidat UDF n'a pas manqué une occasion de rappeler que de tous les candidats, il est le seul à venir à la rencontre de l'électeur ultramarin de Guyane. Presque un apostolat, vu la faiblesse de son score au premier tour de 2002: 400 suffrages recueillis sur les 24000 exprimés. Bayrou, qui se targue d'avoir inauguré le premier rectorat de Cayenne, semble pourtant étranger à ce monde. De la Guyane, il retient les symboles: «J'aime, c'est vivant, c'est violent. C'est archaïque et c'est d'avant garde. C'est Kourou et la Forêt amazonienne.»
Aux quelques dizaines de jeunes venus lui parler de la difficulté de poursuivre des études longues faute d'université, de l'impuissance des pouvoirs publics locaux, de l'absence de débouchés professionnels, il fait les même réponses stéréotypées qu'à ceux qu'il a croisés à plusieurs milliers de kilomètres, dans les banlieues de Paris, Lyon ou Lille.
Son intention de donner la priorité à l'éducation, à la formation professionnelle semble pourtant étrangement décalée dans cette région de France où les écoles du bord du fleuve Maroni sont dépourvues de tout et parfois même d'eau courante, où entre fièvre jaune et paludisme la situation sanitaire est désastreuse et où aucun bâtiment ne résiste longtemps à un taux d'humidité de l'air qui dépasse les 90%.
En baisse dans les sondages, Bayrou "cherche l'inspiration" en Guyane
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par Nathalie Raulin, envoyée spéciale à Cayenne
publié le 31 mars 2007 à 7h00
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