Douze candidats, dont cinq trotskistes ou d'extrême gauche ! Comment expliquer aux lecteurs chinois ce phénomène unique dans le monde occidental ? Pour la troisième fois que j'observe l'élection présidentielle française, après un duel imaginaire Balladur-Chirac en 1995, puis le «séisme d'extrême droite» en 2002, je croyais avoir tout vu, tout entendu. Rien ne pourrait plus m'étonner. Erreur ! Cette fois, avec un Sarko qui cite Jaurès, une Ségo qui prône l'encadrement militaire des jeunes délinquants, un Bayrou ni droite ni gauche et un certain Schivardi d'extrême gauche qui, sur l'Europe, rejoint l'extrême droite de Le Pen, je perds franchement tous mes repères. Et je compatis avec les quinze millions d'électeurs indécis, qui ont de quoi l'être... De Le Pen à Besancenot, c'est le même constat catastrophique : la France est au bord du crash, il faut un pilote pour sauver l'avion ! Le plus frappant, pour un observateur originaire des pays dits émergents, c'est que les candidats au poste de pilotage semblent ignorer ce qui se passe en dehors de l'avion !
Au moment où la plupart des pays du monde, y compris les voisins européens de la France, accueillent la mondialisation comme une opportunité historique et travaillent plus, pas forcément pour gagner plus, mais simplement pour renforcer leur compétitivité, les pilotes potentiels de la France la dirigent vers son nombril. Que la plupart des candidats à la présidence de la cinquième puissance du monde ne connaissent apparemment ni