Fort-de-France envoyée spéciale
«C'est une campagne dure, très dure, plus dure que ce que j'avais imaginé.» En ce Dimanche des Rameaux, François Bayrou sort de la cathédrale de Fort-de-France, en Martinique, visage fermé. Le candidat UDF échange quelques poignées de main avec les fidèles. Puis jette son pavé dans la campagne : «J'ai décidé qu'il fallait une réforme profonde de l'Etat qui commencera par la suppression de l'Ecole normale d'administration (ENA) et son remplacement par une école de très haut niveau destinée au service public.» Bayrou n'ignore pas les relents populistes de sa proposition, mais il se justifie : «Il faut aller au coeur des connivences qui existent entre les différents partis installés au coeur du pouvoir et les puissances financières qui sont leurs amis de classes et de castes. Il faut que j'aille au bout de la responsabilité qui est la mienne.» En faisant cette proposition, le candidat UDF revient aux ficelles antisystème qui lui avaient permis de lancer sa campagne. Mais il démontre du même coup qu'il est urgent pour lui de la relancer...
Arnaque. La veille, depuis la Guyane, François Bayrou prévenait : «Ce sont les Français qui votent, ce n'est pas le PS, ce n'est pas l'UMP, ce ne sont pas les journaux qui appartiennent à cette pensée unique qui voudrait que l'élection n'ait pas lieu et qu'on aille directement au second tour dans lequel leurs chéri(e)s sont sélectionnés à l'avance !» Une allusion à la une du quotidien