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Ils ne s'arrêtent pas... de chercher

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En Essonne, le témoignage de chômeurs éconduits parce que trop vieux.
publié le 2 avril 2007 à 6h58

La retraite, ils n'y pensent pas. Annuités, trimestres et pensions ne les soucient pas. «Avant d'arrêter de travailler, il faudrait travailler tout court...», plaisante Danielle, 52 ans, au chômage depuis quatre ans. En théorie, l'équilibre du financement des retraites devrait reposer sur eux : François Fillon voulait faire travailler davantage les plus de 55 ans et faire reculer l'âge de cessation d'activité. Ici, au sein de l'association Essonne-Cadres, qui a compté 160 membres depuis 2003, personne n'y trouve à redire. Au contraire, Christian, Brigitte, Danielle, Alain et Maciek ne demandent que ça : bosser. En France, seuls 37,5 % des personnes âgées de 50 à 64 ans sont employées (contre 70 % en Suède ou 56 % au Royaume-Uni). Danielle : «En France, il faut travailler de plus en plus, mais on est out de plus en plus tôt.»

«Motivation mutuelle». Maciek s'installe autour de la table ronde et distribue son CV. Il y a écrit son âge : 52 ans. Il se présente comme «chef de projet logiciels». Autour de lui, tous prennent le temps d'étudier minutieusement la page imprimée, avant de lui faire des remarques. Maciek attend, droit comme un i, les mains jointes. Il y a huit ans, il a vu que le «marché avait changé». Il avait alors 44 ans. Pour la première fois, la «date de naissance comptait». Il a rejoint Essonne-Cadres après son licenciement fin 2006 par une société d'informatique américaine. Comme les autres, il espère y trouver une «motivation