Le drapeau tricolore sanglotait dans sa cave humide si bien que le patriote en avait le coeur serré. Souvent élevé à la dure par des anciens combattants qui le sortaient le temps d'une cérémonie aux monuments aux morts, le voilà qui revient avec force dans la campagne présidentielle. A Paris, la maison Abeille Drapeaux, dans le XVIIe, est spécialisée dans la fourniture «de hampes et de drapeaux pour la présidence et les ministères». Monsieur Rossi fait dans le drapeau «cousu main» à 270 euros mais aussi dans le fanion à 5 euros. Pour monsieur Rossi, l'amateur de drapeaux est «divers». Depuis une semaine, le patron n'a vendu que cinq drapeaux français : «C'est très calme.» Cette matinée-là, deux acheteuses, mais nul nostalgique des Croix de Feu à l'horizon ni fausse barbe de Jean Jaurès. La première est venue pour des achats en gros. «Du français, mais aussi du coréen. Vous avez des pays musulmans ?» Cette dame est pasteur évangélique et s'apprête à recevoir différentes églises protestantes afin de «prier» pour la paix dans le monde : «J'agite le drapeau français au début de chaque culte pour prouver notre attachement à ce pays de liberté ! Je demande au Seigneur de veiller sur la France. Quel que soit l'élu (e), ce sera un enfant de Dieu !» explique le pasteur Rebecca, élevée «à Lourdes» et qui a répondu à l'appel du Christ un peu comme Paul Claudel derrière son pilier de Notre-Dame illuminé par l'amour de Dieu un soir
«L'élu(e) sera un enfant de Dieu»
Article réservé aux abonnés
publié le 2 avril 2007 à 6h58
Dans la même rubrique