Menu
Libération
Série

«Passé 50 ans, les gens sont marginalisés»

Article réservé aux abonnés
Malgré des mesures incitatives, le travail des plus âgés ne décolle pas. Danièle Karniewicz, syndicaliste, explique pourquoi.
publié le 2 avril 2007 à 6h58

Danièle Karniewicz préside la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav), où elle siège au titre de la Confédération générale de l'encadrement et des cadres (CFE-CGC).

François Fillon, avec la réforme des retraites de 2003, a voulu faire de l'emploi des seniors une priorité. L'effet des mesures incitatives commence-t-il à se faire sentir?

Non. En tout cas, il est pour l'instant très limité. Il est vrai que ces mesures commencent tout juste à être connues. C'est le cas de la retraite progressive. Peu de gens savent que les salariés qui ont, par exemple, 150 trimestres de cotisation peuvent à 60 ans demander une liquidation d'une partie de leur retraite tout en continuant à travailler à temps partiel, ce qui leur permet de continuer à cotiser jusqu'à ce qu'ils aient les 160 trimestres leur permettant de bénéficier d'une pension à taux plein.

Cette possibilité n'est ouverte que depuis le 1er juillet 2006. Elle reste encore peu connue. Autre mesure incitative: la surcote, qui permet aux salariés qui ont atteint les 160 trimestres d'améliorer de 3% ou 4% par an le montant de leur retraite s'ils continuent à travailler après 60 ans. Il y a enfin le cumul emploi-retraites aujourd'hui largement ouvert, même s'il touche surtout les polypensionnés, ceux qui ont cotisé à différentes caisses et qui compensent souvent la faiblesse de leur retraite en continuant à travailler. Ces nouveaux dispositifs restent encore peu connus, ce qui explique par exemple qu'en trois ans, il y ait eut seu