Danièle Karniewicz préside la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav), où elle siège au titre de la Confédération générale de l'encadrement et des cadres (CFE-CGC).
François Fillon, avec la réforme des retraites de 2003, a voulu faire de l'emploi des seniors une priorité. L'effet des mesures incitatives commence-t-il à se faire sentir?
Non. En tout cas, il est pour l'instant très limité. Il est vrai que ces mesures commencent tout juste à être connues. C'est le cas de la retraite progressive. Peu de gens savent que les salariés qui ont, par exemple, 150 trimestres de cotisation peuvent à 60 ans demander une liquidation d'une partie de leur retraite tout en continuant à travailler à temps partiel, ce qui leur permet de continuer à cotiser jusqu'à ce qu'ils aient les 160 trimestres leur permettant de bénéficier d'une pension à taux plein.
Cette possibilité n'est ouverte que depuis le 1er juillet 2006. Elle reste encore peu connue. Autre mesure incitative: la surcote, qui permet aux salariés qui ont atteint les 160 trimestres d'améliorer de 3% ou 4% par an le montant de leur retraite s'ils continuent à travailler après 60 ans. Il y a enfin le cumul emploi-retraites aujourd'hui largement ouvert, même s'il touche surtout les polypensionnés, ceux qui ont cotisé à différentes caisses et qui compensent souvent la faiblesse de leur retraite en continuant à travailler. Ces nouveaux dispositifs restent encore peu connus, ce qui explique par exemple qu'en trois ans, il y ait eut seu