De l'ENA, faisons table rase ? Evoquée pour la première fois dans un rapport officiel en 1969, l'idée de supprimer l'Ecole nationale d'administration, lancée un peu désespérément par François Bayrou ce week-end depuis la Martinique, fait plancher ici les candidats, y compris ceux qui n'ont pas passé le grand O. Le candidat UDF (pas énarque) a bénéficié du renfort de François Goulard (énarque), ministre délégué à l'Enseignement supérieur, selon qui cette école fait «passer tous les hauts fonctionnaires par le même moule» et favorise «une pensée unique». Laurent Fabius (énarque) s'est déclaré «mal placé pour dire que c'est une mauvaise idée» parce que lui même l'avait suggérée, il y a plusieurs années. Il a jugé lui aussi qu'il n'était «pas très sain que tous les hauts fonctionnaires viennent de la même école». Jean-Marie Le Pen (pas énarque) a fanfaronné et accusé Bayrou de lui avoir volé une idée qu'il défend «depuis longtemps». Ségolène Royal (énarque) n'a pas réagi immédiatement. Mais François Hollande (énarque) a trouvé qu'il s'agissait d'une proposition «cosmétique» qui révèle «une absence de programme». Le numéro 1 du PS s'est toutefois prononcé pour une réforme afin que «ce ne soit pas toujours les mêmes catégories sociales qui se retrouvent dans les plus grandes écoles de la République». Nicolas Sarkozy (pas énarque) a fait de son absence de diplômes les plus prestigieux un argument : «Je ne suis ni énarque ni
ENA: y en a marre
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par Charlotte Rotman
publié le 3 avril 2007 à 7h00
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