L'invitation avait été lancée il y a une quinzaine de jours par l'intersyndicale CGT, CFDT, Unsa et Sud de l'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Mais ce n'est qu'hier matin que Ségolène Royal a décidé d'y donner suite. La socialiste a annulé un meeting prévu hier soir à La Rochelle. Et le matin, lors d'une réunion d'état-major, a indiqué son intention de «faire vivre sa campagne» : elle a donc visité les salariés en grève depuis cinq semaines pour une augmentation de 300 euros. Après Olivier Besancenot, José Bové, Marie-George Buffet et Arlette Laguiller. «Faire vivre la campagne, c'est changer les lieux où elle peut s'exprimer, explique un membre de l'équipe. Elle a senti qu'un meeting à La Rochelle, ça ne correspondait pas et qu'il valait mieux que ce soit à Aulnay.» Une manière, pour la candidate, de persévérer sur les thématiques économiques et sociales, censées la préserver d'un glissement de la campagne sur le terrain de l'insécurité. Et de mettre en scène sa préoccupation quant au sort des classes laborieuses. Tout le contraire de 2002, quand Pierre Mauroy avait cru bon de rappeler à Lionel Jospin que parler des ouvriers n'était «pas un gros mot».
«Grève propre». Loin aussi du même Jospin reçu avec acrimonie par les salariés de LU en 2002, Royal a plutôt été accueillie avec bienveillance par ceux des lignes de montage des Citroën C2 et C3. Dans un préfabriqué monté sur le parking où se réunissent les 500 grévis