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Libération

Il n'y a pas de troisième voie

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Echec des diverses expériences qui ont tenté d'enterrer les antagonismes politiques.
par Jérôme Tournadre-Plancq
publié le 7 avril 2007 à 7h00

Nombre de Français, las des affrontements entre la gauche et la

droite, seraient désormais prêts à s'aventurer sur cette troisième

voie que prétend tracer M. Bayrou. Loin des idéologies (« dépassées »

et « stériles », cela va de soi), l'horizon politique se dessinerait

donc autour de cette « majorité centrale ». Et les différents hérauts

de cette synthèse à venir (« Une fois élu, je pendrai les meilleurs à

gauche et les meilleurs à droite ») de se tourner vers l'étranger –

l'Allemagne en particulier -, bien plus raisonnable évidemment que la

France et ses positions politiques « sclérosées ».

On pourrait évidemment moquer la prétention du leader de l'UDF à

vouloir ainsi incarner le « bon sens » en politique. On pourrait

également interroger le ton assuré de celui qui, les pieds fermement

plantés dans cette terre de France qui, comme chacun sait, ne ment

pas, assure savoir ce que « les Français veulent ». Pour autant, la

démarche que M. Bayrou dépasse la simple mise en scène autour d'un

tracteur, et s'avèrerait lourde d'implications pour le fonctionnement

même de l'espace politique… si elle ne renvoyait à une position

intenable.

Il n'est tout d'abord pas acquis que le clivage gauche/droite ait, du

jour au lendemain, déserté la perception que les potentiels électeurs

du candidat démocrate-chrétien ont de la compétition politique. Un

coup d'œil en direction de l'électeur-type que certains médias tentent

de façonner (le fameux « je suis de gauche, mais je vote Bayrou »)

suffit à en convaincre. N'en dép