J'ai pêché : je confesse avoir acheté et lu le livre d'Eric Besson.
Installée dans un café branché du 20e devant un thé chaï (délicieux),
j'ai ouvert l'œuvre maléfique. La tentation était trop insistante. Je
sais bien qu'en tant que socialiste, dévouée à mon parti, loyale
envers sa candidate Ségolène Royal, je n'aurais pas dû. Je n'aurais
vraiment pas dû…
Eric Besson n'est plus membre du Parti Socialiste : il témoigne,
s'explique sur le choix qu'il a fait. Sa démarche étant nécessaire
dans la mesure où, élu sous l'étiquette PS, il se devait de rendre des
comptes aux électeurs et aux militants socialistes de sa
circonscription. On peut condamner l'inopportunité de la publication
d'un tel réquisitoire contre Ségolène Royal. N'est-il pas inélégant et
délétère de contribuer à la destabilisation d'une candidate qui a
besoin d'encouragements et de soutiens de la part de la gauche ? Je le
pense. Pourtant, je peux comprendre l'état d'esprit d'Eric Besson. Je
le comprends car mon parti, non pas ses militants mais ses
responsables, est frappé de schizonévrose. J'ai cette image d'une
belle berline, totalement équipée en électronique et dont le
régulateur de vitesse se bloque alors qu'elle est lancée sur une
autoroute. A tout moment, tout peut arriver. Filer sans s'arrêter et
foncer dans un mur comme se rétablir et poursuivre paisiblement sa
route ou encore voir débouler sur sa trajectoire un autre véhicule. Le
PS fait les frais du choix de ses dirigeants qui, depuis plusieurs
années, ont opté pour l'automati