Menu
Libération
Série

Taureaux, sang et vin dans la campagne française

Article réservé aux abonnés
par Ruben ANON
publié le 7 avril 2007 à 7h05

Alors même que la loi espagnole menace de proscrire le vin et les corridas, il est étonnant de voir que les candidats à l'Elysée se distinguent par un point commun : leur penchant pour la tauromachie et la reconnaissance dans ce rituel de mort d'un phénomène identitaire.

Chez Sarkozy, ce penchant vient de loin. Il a fréquenté avec assiduité les arènes françaises, s'est laissé voir en 2005 à la feria de San Isidro, à Madrid, et a fait une apparition à la Real Maestranza de Séville, preuve indéniable de sa dévotion. La corrida fut et demeure une passion explicite. Certainement plus connue que celle de Ségolène Royal. Jusqu'à ce que l'aspirante socialiste, en visite à la manade Jullian, près du Grau-du-Roi, dans le Gard, déclare : «La corrida est un spectacle magnifique. Je comprends la passion de ceux qui s'enthousiasment pour cela.»

Cette déclaration a surpris et a choqué les défenseurs des animaux, comme la candidate des Verts, madame Voynet. Mais pas son prédécesseur, Noël Mamère, qui avait, lui, défendu avec force le bienfait des élevages des taureaux pour la préservation de certains écosystèmes ainsi que les racines culturelles de la tauromachie. Particulièrement dans le Sud, où se trouvent les meilleurs élevages de taureaux de combat et où il existe 70 arènes. On y maintient la tradition des fêtes «à l'espagnole», en y faisant donc couler le sang eucharistique.

Comble du paradoxe, un aficionado catalan doit aujourd'hui traverser les Pyrénées pour assister à une corri