L'homme est-il libre ? Beau débat philosophique que celui lancé sans doute bien involontairement par Nicolas Sarkozy avec ses déclarations sur la prédisposition génétique à la pédophilie ou au suicide. Il a en tout cas réussi à unir contre lui le très antichrétien Michel Onfray et les milieux catholiques.
Samedi, l'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, a asséné un coup de crosse au candidat de l'UMP, qui ne manque pourtant pas de se dire «catholique». «L'homme est libre, a affirmé l'ecclésiastique sur RTL. Ce qui me paraît le plus grave, c'est l'idée que l'on ne peut pas changer le cours de l'existence. Dire que quelqu'un est prédéterminé [...], cela veut dire que l'homme est conditionné absolument.»
Mécontents. Dans un entretien avec le nietzschéen Michel Onfray, récemment publié par Philosophie magazine d'avril, Nicolas Sarkozy déclarait : «J'inclinerais à penser qu'on naît pédophile» et plus loin : «Il y a 1 200 ou 1 300 jeunes qui se suicident en France chaque année [...] parce que génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable [...]. Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense.» Sur cette question, les catholiques ne peuvent qu'être très mécontents du candidat vers lequel penche pourtant la majorité des pratiquants (1). Partisan d'une «culture de la vie», les cathos ne cessent en effet de dénoncer tout ce qui ressemble de près ou de loin à l'eugénisme, le tri des embryons et, désor