Ames sensibles, éloignez-vous du petit écran : la campagne officielle radio-télévisée a démarré (1), et regarder huit spots de 1 minute, ou six messages de 2' 30", ou quatre de 5' 30" est une épreuve redoutable. Hier, dans la catégorie petit format, c'est le candidat des chasseurs qui a ouvert le feu : «Je m'appelle Frédéric Nihous, j'ai 39 ans et je suis originaire du Nord...» Dans le même ton que la publicité pour les Pompes funèbres générales qui précédait. Sans transition a déboulé Marie-George Buffet : fond rouge vif, voitures qui brûlent. Dans la version 2' 30", un jeune se fait tabasser par des policiers, tandis qu'une femme, dont on ne voit pas les yeux, parle, des sanglots dans la voix. La candidate PCF, fixant la caméra : «Notre pays est en souffrance...»
Jean-Marie Le Pen ironise sur «M. Baillerou», qui «court derrière Mme Royal qui a ramassé le drapeau tricolore pour courir derrière M. Sarkozy, qui court derrière moi !» Olivier Besancenot fait de l'humour : «C'est connu, le facteur sonne toujours deux fois.» François Bayrou la joue «France au fond des yeux», en plan resserré et décor intimiste, contrastant avec Nicolas Sarkozy sur fond de ligne bleue des Vosges. Gérard Schivardi, filmé à l'heure de pointe place de la République, à Paris, doit crier pour couvrir le bruit des voitures : «On ne nous fera pas taire !» Et Karl Zéro tutoie José Bové : «Donne-moi une raison de voter pour toi !»
Reste Ségolène Royal, dont le