Tours envoyé spécial
L'a-t-on vu une fois sur la défensive depuis trois mois ? Pas vraiment... «Tout au long de cette campagne, il n'y a pas eu un débat qui n'ait été lancé par Nicolas Sarkozy», s'est flatté hier soir le député libéral Hervé Novelli à la tribune du meeting tourangeau du candidat de l'UMP. Pourtant, quelques heures plus tôt, Nicolas Sarkozy était arrivé en Touraine avec le souci de mettre un terme à la polémique qu'il a lancée sur l'inné et l'acquis. La joute philosophique n'étant pas son fort, ses prises de position sur le gène de la pédophilie ou du suicide risquaient de heurter les sensibilités au-delà de tout clivage politique.
Victimes. Juste avant son arrivée, un des plus proches conseillers du président de l'UMP tentait de relativiser les propos de son mentor en assurant «qu'il n'est pas interdit de réfléchir». A l'entendre, le patron de l'UMP n'aurait fait que reprendre à son compte les «interprétations d'un courant scientifique» assurant que l'homosexualité ou la pédophilie auraient d'abord des origines génétiques. Pour tenter de clore le sujet, Nicolas Sarkozy a donc choisi de contre-attaquer en jouant les victimes face à ses adversaires «tellement membres des élites et de la pensée unique, qu'avec eux, on ne peut plus rien dire. [...] Quand je parle des gens qui ont une souffrance ou une fragilité en eux, on me fait un procès en eugénisme». Nettement moins affirmatif que dans Philosophie magazine d'avril, il