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Libération

Bayrou fait le coup des patrons voyous

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En visite dans le Pas-de-Calais, le candidat centriste a tenté de séduire l'électorat ouvrier.
publié le 11 avril 2007 à 7h09

Pas-de-Calais envoyée spéciale

François Bayrou drague en zone sinistrée. Au contraire d'un Nicolas Sarkozy qui évite ostensiblement les quartiers difficiles, le candidat de l'«extrême centre» entame la dernière ligne droite de sa campagne au plus près de l'électorat populaire, dans ce bassin minier du Pas-de-Calais, où la «désespérance» dope le Front national. «Il faut être où sont les vraies difficultés de la société pour parler de l'avenir des ouvriers et des usines», explique-t-il, ajoutant qu'«il n'y a aucune raison d'abandonner les Français à la désespérance».

Symboles. Dans le bassin minier, Bayrou entend faire coup double : disputer à Jean-Marie Le Pen un électorat devenu protestataire avec la montée continue du chômage, tout en continuant de séduire les bastions de la gauche. «Le soutien des Français pour le changement que je porte est beaucoup plus fort qu'on ne le dit, affirme-t-il. On parle d'indécision simplement parce que les gens ne votent plus en fonction des partis ou des étiquettes.» Une manière pour lui de se présenter comme l'unique réceptacle du vote utile contre Sarkozy.

Le Béarnais avance à pas mesurés. En libéral, il relativise le rôle de l'Etat : «Les autres candidats pensent que l'Etat peut tout faire. C'est faux. La faiblesse de l'Etat est même le phénomène marquant de ces dernières années.» Mais le soir à Noyelles-Godault, devant quelques centaines de sympathisants, il dit son intention d'«alourdir