Quand Nicolas Sarkozy se rend en banlieue, c'est en compagnie de beaucoup de journalistes, …mais de très peu de banlieusards.
Mercredi matin, le candidat de l'UMP s'est ainsi rendu à la mairie de Villepinte (93) à une «cérémonie d'entrée dans la nationalité française». Mais il a pris bien soin de n'organiser aucun meeting ou même de prévenir le moins de monde possible. Il est ainsi intervenu devant une vingtaine de personnes triées sur le volet, dans une salle rapidement fermée au public et uniquement réservée à la presse.
Même dans son camp, on n'était pas au courant. «Les élus n'ont pas été avertis et invités», se plaint Mohamed Zenasni, un élu UMP, «Il aurait mieux fait d'aller voir les vrais gens en banlieue plutôt que d'être dans une salle à huis clos, entouré de medias».
Même colère chez Oudia Dalila, maire-adjointe à la politique de la ville et aux anciens combattants de Villepinte et représentante des Harkis : « Je suis choquée aujourd'hui de ne pas avoir été conviée à l'invitation de MonsieurSarkozy», affirme-t-elle, avant d'assurer toutefois que ce n'est pas pour autant qu'elle ne le soutiendra pas.
Pour son déplacement à Villepinte, Sarkozy, accusé par ses rivaux de ne plus pouvoir aller en banlieue depuis les émeutes de fin 2005, a donc fait le minimum.
Sa visite-éclair survient cinq jours après celle du candidat FN Jean-Marie Le Pen sur la "dalle d'Argenteuil", dans le Val-d'Oise, là où l'ex-ministre de l'Intéri
Sarkozy à huis clos en banlieue
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par Hakim DJEROUDI
publié le 11 avril 2007 à 7h00
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