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Clips clips clips, hourra

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Mal filmés et mal montés, les spots officiels obéissent pourtant à la loi du genre.
publié le 12 avril 2007 à 7h11

Ringards, les spots officiels ? Ben oui, ontologiquement ringards. Tournés en une journée avec les équipes fournies par l'Etat, montés à la va-vite. Même alimentés pour moitié par des images filmées par les candidats, ça ne passe pas. Ils sont tout pourris. Le son est approximatif ­ Gérard Schivardi, la voix couverte par le trafic place de la République ­, la mise en scène grotesque ­ Frédéric Nihous planté comme un piquet en costume cravate au milieu d'un champ ­, le maquillage outré ­ les lèvres Rouge Baiser de François Bayrou ­, les effets spéciaux à faire pleurer ­ quel cochon a dessiné cette planète en danger chez Dominique Voynet ?

Bien sûr, il y a la balourdise démago des réalisations. Chez Nicolas Sarkozy, les mots «respect», «solidarité» qui jaillissent du fond de l'écran et sautent à la gueule. Chez Ségolène Royal, c'est soirée diapos jusqu'à plus soif : Royal signant des autographes, Royal avec les chtits nenfants, Royal et Mitterrand...

Bien sûr, il y le détail obsédant qui trouble le message : cette photo d'un homme en chemise bleue derrière Arlette Laguiller (on jurerait Dominique Strauss-Kahn mais on a comme un doute, lire ci-contre), ce livre posé derrière Philippe de Villiers (Rivière d'Etel, lit-on sur la tranche), la petite mouette à droite de Sarkozy (et qui se barre à tire-d'aile sitôt le spot terminé, pas folle la mouette).

Bien sûr, il y a le terrible jeu d'acteur des tribuns à l'air faussement dégagé. Nihous en son champ : «Vous le savez