Ringards, les spots officiels ? Ben oui, ontologiquement ringards. Tournés en une journée avec les équipes fournies par l'Etat, montés à la va-vite. Même alimentés pour moitié par des images filmées par les candidats, ça ne passe pas. Ils sont tout pourris. Le son est approximatif Gérard Schivardi, la voix couverte par le trafic place de la République , la mise en scène grotesque Frédéric Nihous planté comme un piquet en costume cravate au milieu d'un champ , le maquillage outré les lèvres Rouge Baiser de François Bayrou , les effets spéciaux à faire pleurer quel cochon a dessiné cette planète en danger chez Dominique Voynet ?
Bien sûr, il y a la balourdise démago des réalisations. Chez Nicolas Sarkozy, les mots «respect», «solidarité» qui jaillissent du fond de l'écran et sautent à la gueule. Chez Ségolène Royal, c'est soirée diapos jusqu'à plus soif : Royal signant des autographes, Royal avec les chtits nenfants, Royal et Mitterrand...
Bien sûr, il y le détail obsédant qui trouble le message : cette photo d'un homme en chemise bleue derrière Arlette Laguiller (on jurerait Dominique Strauss-Kahn mais on a comme un doute, lire ci-contre), ce livre posé derrière Philippe de Villiers (Rivière d'Etel, lit-on sur la tranche), la petite mouette à droite de Sarkozy (et qui se barre à tire-d'aile sitôt le spot terminé, pas folle la mouette).
Bien sûr, il y a le terrible jeu d'acteur des tribuns à l'air faussement dégagé. Nihous en son champ : «Vous le savez