Les fins de règne n'inclinent pas à la réflexion : à onze jours du premier tour de l'élection présidentielle, et juste après avoir adopté deux décrets sur les cultures OGM en plein champ, le gouvernement a autorisé par décret la construction du réacteur nucléaire EPR de troisième génération de Flamanville, dans la Manche, dont la mise en service est prévue pour 2012.
Selon Thierry Breton, le ministre de l'Economie, qui s'exprimait hier dans les Echos, l'EPR est aujourd'hui la technologie la plus moderne et la plus adaptée pour faire face au remplacement de certaines centrales nucléaires de deuxième génération.
Et pour EDF, qui s'est félicité du décret, ce réacteur «contribuera de manière décisive au maintien de l'indépendance énergétique de la France et de l'Europe en fournissant une électricité sûre, compétitive et non émettrice de gaz à effet de serre».
«Mépris». En revanche, du côté des sceptiques ou des opposants, la colère est vive. Cette décision est qualifiée de «provocation», ou jugée «antidémocratique» et «autoritaire». Le 17 mars, plusieurs dizaines de milliers de manifestants, dans cinq villes de France, avaient encore réclamé l'abandon de ce projet.
Dominique Voynet, candidate des Verts à la présidentielle, s'est insurgée contre un décret qui traduit le «mépris» pour la mobilisation des populations et la démarche de débat public. Les Verts ont toujours considéré que le débat mené par le gouvernement sur l'EPR avait été tronqu