envoyé spécial à Chamagne (Vosges)
Chamagne : ses 460 habitants, ses «1524 hectares, dont 380 de forêt», son ancien lavoir et sa candidate à la présidentielle. Après le Sénégal en septembre, et la Martinique en janvier, Ségolène Royal est revenue hier dans le bourg vosgien «au rythme» duquel elle a «vécu de l'âge de 10 à 18 ans». Histoire, à dix jours du premier tour, de mettre en scène ses «racines très profondément plongées dans la nature». Et, a-t-elle expliqué, de «revenir au contact de [son] histoire, de l'identité rurale profonde qui fait la France». L'éternelle, bien sûr. Quant à la bonne parole, c'est Patrick Mennucci, directeur de campagne adjoint, qui s'en charge : «Elle est de France, les pieds dans la réalité de ce pays.» Photos d'enfance abondamment distribuées à l'appui. Devant la mairie, Ségolène Royal raconte : «Ici, c'est tout ce que j'ai appris. Toutes les couleurs, les odeurs, l'enchaînement des saisons.» Puis, séquence émotion : «L'histoire familiale n'a pas toujours été très joyeuse.» Entre madeleine de Proust «Ah, le ramassage des mirabelles ! Rien de meilleur qu'une bonne mirabelle bien juteuse qu'on vient de cueillir» et Cosette d'Hugo, avec «le dortoir des garçons, le dortoir des filles, le froid aussi. On était élevé à la dure». Son frère cadet, Antoine, met la dernière touche : «On était des traditionalistes, pas des révolutionnaires ni des gauchistes. Le dimanche, o