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Libération
Interview

«Il y a des rapports fusionnels entre la droite et le Medef»

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publié le 13 avril 2007 à 7h12

En 2004, Arnaud Montebourg, porte-parole de Royal avait déposé une proposition de loi avec le député Christophe Caresche. Elle visait à la transparence et au «contrôle des rémunérations» des mandataires sociaux des sociétés cotées.

Que révèle «l'affaire Forgeard» ?

Nous sommes en face d'une aristocratie financière qui professe des leçons de modération salariale à la terre entière quand elle se sert elle-même dans la caisse des entreprises. Voilà où nous en sommes, car le législateur n'a pas voulu intervenir. La droite a toujours refusé, malgré le nombre impressionnant de rapports décrivant ces dérives. Tout simplement parce que la droite politique, et notamment l'UMP, entretient des rapports fusionnels avec la droite économique, c'est-à-dire le Medef.

La droite fait confiance à l'autorégulation...

Résultat, depuis quelques années, on assiste à un emballement sur la question de la rémunération des dirigeants. De Philippe Jaffré, l'ex-patron d'Elf, en passant par Antoine Zacharias, de Vinci, à Daniel Bernard, de Carrefour, jusqu'à Laurence Danon, du Printemps, la liste est longue des patrons qui sont partis avec d'énormes indemnités. Aujourd'hui, nous voici face à Noël Forgeard. Qui est en plus soupçonné de délit d'initié sur fond d'accident industriel. Il a montré son incapacité à diriger son entreprise et reçoit un chèque astronomique. Au-delà, c'est le pacte social à l'intérieur des entreprises qui est en train d'exploser.

Que peut faire le législateur ?

Ségolène Royal interviend