Si Brice Hortefeux voulait ramener le FN à de meilleurs sentiments à l'égard de Nicolas Sarkozy via la proportionnelle aux législatives, c'est raté. Loin d'accueillir cette annonce avec joie, le FN la rejette. «Nous réclamons depuis des années la proportionnelle intégrale. Pas une aumône, pas un pourboire», s'énerve Bruno Gollnisch, le numéro deux du parti d'extrême droite, qui revendique «juste une place conforme à [leur] poids dans la vie politique française».
«Cynisme». En 1986, grâce à la proportionnelle instituée par François Mitterrand pour affaiblir la droite républicaine, le FN avait fait son entrée à l'Assemblée nationale avec 35 députés. Mais depuis 1988, avec le retour au scrutin majoritaire, le parti de Le Pen est absent des bancs du palais Bourbon. Pour les responsables frontistes, l'évocation de la proportionnelle par un proche de Sarkozy équivaut «à une promesse électorale de bas étage».«Il cherche à adresser un clin d'oeil à nos électeurs et à ceux de la gauche radicale», se fâche le député européen Carl Lang. Pour le FN, il ne s'agit là que d'une simple manifestation de «l'opportunisme» du président de l'UMP. «La proposition de Brice Hortefeux traduit simplement un immense mépris et un immense cynisme à l'égard des électeurs du Front national, considérés comme des parias. Ces gens-là ont l'habitude d'acheter les gens», poursuit Marine Le Pen.
Triangulaires. Privée du renfort de l'UDF de François Bayrou, l'UMP pourrai