Ça y est, c'est fait : Sarkozy est retourné en banlieue. Vendredi, à Meaux, son déplacement dans le quartier populaire de Beauval avait été précédé de préparatifs dignes d'une opération de service secret. Au QG du candidat UMP, une poignée de collaborateurs étaient dans la confidence. La presse écrite, les radios et les télévisions n'avaient pas été invitées. Mais certains avaient été alertés par leurs correspondants locaux.
Débat. A 17 heures, une centaine de personnes avaient pris place dans un gymnase pour participer à un débat avec les deux organisateurs de cette visite : le maire de Meaux, Jean-François Copé, et la porte-parole du candidat, Rachida Dati. Vers 18 heures, le président du collectif Energie citoyenne, Mohammed Chaïd, racontait encore aux rares journalistes présents qu'il n'avait «jamais été question que Nicolas Sarkozy vienne». Le candidat n'est arrivé qu'à 18 h 30. Pendant une petite heure, il a débattu avec les invités de la mairie, en présence de Karim Zéribi, le leader du mouvement Agir pour la citoyenneté. Le 24 mars dernier, le même Zéribi recevait Ségolène Royal à Villeurbanne au Parlement des quartiers populaires.
Ce déplacement, suivi d'une réunion publique, était placé sous haute sécurité. Pas moins de 326 CRS, gendarmes et policiers avaient été mobilisés. Ce chiffre émane de la note de service adressée hier aux différents services concernés par la Direction générale de la police nationale et dont Libération a pris connaissance. Le no