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Libération

«Avec mon vote Royal, je tiens bon»

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A Aubervilliers, le docteur Hammiche choisit le vote utile contre un «21 avril bis».
publié le 16 avril 2007 à 7h14

Polyclinique de la Roseraie, Aubervilliers, cabinet du docteur Abdelkrim Hammiche. Une consultation de généraliste «avec spécialisation de nutritionniste» dans le département de la Seine-Saint-Denis. Femmes africaines, dames chinoises, vieux messieurs serbes et jeunes mamans avec enfants. Deux Maliens, très pieux, parlent «de jeunes qui ne respectent plus rien» et évoquent un scrutin dont Dieu seul aurait les clés, avant de presser le pas pour se rendre à la mosquée pour la prière du vendredi. Le docteur Hammiche est né à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), près de la cité Balzac qui a été démolie il y a peu. C'est un homme jeune, mais qui a le regard usé de celui qui a vu tant de misère et qui ne s'est jamais habitué à elle. Sa foi dans l'homme est immense. Il pense que la France meurt de réflexes comptables et a l'impression de travailler dans le soupirail de la société française. Il voit des choses épouvantables. Son coeur ne s'est pourtant jamais endurci, mais il semble fatigué : «Je ne peux m'extraire des choses que je vois chaque jour en consultation. Je suis né dans une ville communiste et reste attaché à des valeurs de solidarité. Je suis de gauche et travaille dans une clinique privée. J'ai vu des médecins qui ne sont pas restés longtemps à la Roseraie. Ils se sont demandé où ils avaient mis les pieds ! Je reste à Aubervilliers parce que la médecine doit faire encore plus ici qu'ailleurs.» Le docteur Hammiche a diagnostiqué un cas de peste bubonique