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Libération

René Rémond, fin de l'histoire

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Hommages unanimes à l'académicien, décédé samedi à 88 ans.
publié le 16 avril 2007 à 7h14

De la gauche à la droite, tous ont salué la mémoire de René Rémond, évoquant comme Ségolène Royal «l'exemplarité du grand intellectuel», soulignant comme François Bayrou «ses analyses très profondes et très fines» ou rappelant comme Nicolas Sarkozy la dimension de cet historien dont la pensée «aura profondément marqué plusieurs générations d'étudiants et de politologues». Ce consensus dans l'émotion n'a rien d'étonnant. Décédé samedi à l'âge de 88 ans, cet universitaire catholique entré à l'Académie française en juin 1988 dans le fauteuil d'un autre très grand historien, François Furet, a été un pilier de la vie intellectuelle française des dernières décennies en redonnant tout son prestige à l'histoire politique, un peu passée au second plan, grâce au prestige acquis par l'Ecole des annales qui privilégiait les analyses sociales et la longue durée.

Droites. Parmi les dizaines d'ouvrages de René Rémond émerge notamment la Droite en France de 1815 à nos jours, incontournable classique pour les étudiants de Sciences-Po et ceux d'histoire. Il y notait la persistance depuis l'aprés-Révolution et la fin de la geste napoléonienne de trois grandes familles de pensée : une droite légitimiste, réactionnaire et très catholique, une droite orléaniste volontiers libérale et moderniste, et une droite bonapartiste, populiste et étatiste rêvant de l'homme providentiel. Ces divers courants se sont tour à tour affrontés et alliés. Ils se so