Lyon envoyée spéciale
François Bayrou veut aborder la dernière ligne droite en homme libre. Quelques minutes avant de monter à la tribune d'un Palais des congrès de Lyon archicomble de 10 000 sympathisants en délire, il sourit : «Je ne représente pas un appareil, je suis candidat à la présidence de la République.» Une manière d'évacuer l'idée d'une élimination au premier tour et de tenir sa ligne de rassemblement de la droite et de la gauche républicaines autour du centre.
Il l'a dit hier à Lyon, il devrait le redire lors des trois grands rendez-vous de la semaine inscrits à son agenda, ce soir à Lille, demain à Paris-Bercy, et jeudi dans son fief de Pau. «Quand on veut changer les choses, il faut innover : j'innove», martèle-t-il. «Le 22 avril, il y a aura une confrontation entre deux thèses : ceux qui veulent que rien ne change et ceux qui pensent que le temps est venu, après la chute du mur de Berlin, de faire travailler ensemble des gens de gauche et de droite républicaine.»
François Bayrou s'était félicité bruyamment ces derniers jours des appels à une alliance PS-UDF dès le premier tour lancés par Michel Rocard et Bernard Kouchner. Le patron de l'UDF exclut désormais la conclusion d'une telle entente d'ici dimanche. «Il n'y a aucun accord d'alliance imaginable dans une élection présidentielle avant le scrutin», a-t-il dit hier matin sur France Inter. Hier soir, il s'en est pris à Ségolène Royal, qui, selon lui, incarne «une régression social