A six jours du premier tour, la polémique continue à enfler sur les machines à voter. Autorisées depuis 1969 et «conformes à la Constitution», comme vient de le rappeler le Conseil constitutionnel sans doute alarmé par la montée de la fronde, elles seront utilisées pour la première fois massivement dimanche. Près de 1,5 million d'électeurs sur 44,5 millions d'inscrits dans 82 communes françaises de plus de 3 500 habitants (dont Brest et Le Mans) ne glisseront pas une enveloppe dans l'urne, mais presseront des boutons.
Facilités pour les handicapés, économies de papier, dépouillement plus rapide, moins d'assesseurs à trouver... Ce sont les arguments sans cesse avancés par les promoteurs des machines à voter. En face, des voix s'élèvent pour dénoncer la vérification impossible des résultats, les fraudes et les pannes, la mise à l'écart des citoyens du fait de l'opacité de l'ordinateur (Libération du 29 mars). Certains candidats (François Bayrou, José Bové, Marie-George Buffet, Jean-Marie Le Pen) ainsi que le Parti socialiste et les Verts ont exprimé leur opposition et ont demandé un moratoire sur leur utilisation.
Code source. La pétition en faveur du maintien du vote papier, lancée le 28 février par l'association Ordinateurs-de-vote.org a recueilli près de 64 000 signatures. L'association a lancé, vendredi, «un appel solennel à l'ensemble des électeurs pour vérifier que les machines à voter présentes dans les bureaux de vote sont conformes aux conditions d'agré