Dominique Voynet, candidate des Verts, est à la peine dans les sondages. Elle revient dans un entretien à Libération sur sa campagne, Hulot, Bové, Royal, l'avenir de la gauche...
Comment vivez-vous cette campagne ?
Je fais mon travail, j'essaie de démontrer que l'étalon de l'intérêt de la société pour l'écologie, ce sera le score des Verts. Et que si la seule candidate à porter haut et fort la bannière de l'écologie fait 1 ou 2 % des voix, le message sera limpide pour les candidats du deuxième tour : ils pourront négliger l'écologie dans les cinq ans qui viennent. Car des Verts à 1 %, ce sera le réacteur EPR, des incinérateurs partout, des OGM en plein champ, pas d'argent pour les énergies renouvelables, mais beaucoup pour les autoroutes. On prendra du retard par rapport aux autres pays européens et aux Etats-Unis. On adore détester les Américains au prétexte qu'ils n'ont pas ratifié le protocole de Kyoto ; mais la réalité, c'est aussi que les budgets de recherche, de formation professionnelle et de financement des nouvelles technologies aux Etats-Unis sont sans commune mesure avec ce que nous faisons.
Quelles sont vos priorités ?
J'ai quatre priorités. On doit affronter la révolution écologique et les effets du réchauffement climatique. Ce n'est pas un problème technique, mais une question de civilisation, de changement d'imaginaire. Car aucune activité humaine, aucune communauté et aucun territoire ne seront épargnés. Ma deuxième priorité, c'est de faire reculer la pauv