Adieu gaspillages inconsidérés, dépenses publiques somptuaires et autres frais de bouche démesurés ! Promis, juré : Ségolène Royal la jouera modeste. «La présidence de la République doit devenir économe et transparente», a-t-elle expliqué hier, à Paris, soucieuse de «mettre fin à cette dérive monarchique qui consiste à faire croire qu'un chef de l'Etat peut dépenser l'argent public sans contrôle et sans limite».
Déclarant que le budget de l'Elysée avait «augmenté de 798 %» sous les deux mandats de Jacques Chirac «sans que le Parlement ait eu accès à une explication sur les raisons de cette inflation financière», la candidate, à cinq jours du premier tour, a donc opportunément sorti de sa besace électorale cinq mesures contre «l'opacité» du train de vie de l'Etat. «Pour faire en sorte que la présidence de la République devienne vraiment républicaine», explique-t-elle. Et, surtout, mettre à gauche les électeurs, en attendant de faire de même avec les deniers publics.
«Un euro dépensé est un euro utile», a coutume de dire Royal, qui annonce un budget de la présidence «soumis au débat parlementaire dans le cadre de la loi de finances, dans la totalité et la précision des dépenses», ainsi qu'au contrôle de la Cour des comptes. Un budget d'où seront expurgées, s'engage-t-elle, «toutes les dépenses à vocation privée. Déplacements, vacances, prise en charge de la famille ou des amis seront désormais interdits» au chef de l