Caissières de tous pays, unissez-vous. C'est le message que Ségolène Royal est venue passer hier aux employées d'un supermarché du XIIIe arrondissement de Paris. L'offensive lancée il y a quelques jours par les syndicats de la grande distribution contre la généralisation des caisses automatiques est apparue au staff de campagne de Ségolène Royal comme un bon cheval de bataille pour parler social.
«Prolétariat». L'occasion pour la candidate de défendre les caissières de supermarchés, mal payées, soumises à des horaires difficiles et maintenant menacées d'être remplacées par des machines. «Le salariat féminin, c'est le prolétariat d'aujourd'hui», a martelé la candidate socialiste. «70 % des travailleurs pauvres sont des femmes», tandis que les dirigeants s'octroient «des parachutes dorés et des retraites chapeaux [un complément de retraite, ndlr]». Exemple : «L'ancien PDG de Carrefour, Daniel Bernard, qui est parti avec 38 millions, soit l'équivalent de 2 500 emplois !»
Une visite impromptue a donc été organisée dans le plus grand secret au supermarché Champion de la place d'Italie, à Paris. A son arrivée à 12 h 15, Ségolène Royal est accueillie par la déléguée syndicale CFDT. Quelques employés sont dans la confidence. Vendeurs et vendeuses portent l'uniforme maison, une blouse rouge marquée de la devise du magasin : «Vous rendre chaque jour la vie plus facile». Presque un slogan politique.
Mis devant le fait accompli, le directeur du mag