« Du jamais vu », affirment les délégués dès l'entrée du bureau de vote. Dans la cour de l'école des Menuts, à Bordeaux, il faut faire la queue pour accéder à l'isoloir. « On va se battre pour aller voter. Ca y est, c'est la révolution », plaisante une dame qui joue des coudes pour attraper son bulletin.
Dès 10 heures, ce bureau de vote du quartier populaire de saint-michel affichait 9,8% de participation. À 11 heures, elle atteignait 17,8%. Deux fois plus qu'en 2002. « Ca rassure », glisse l'une des assesseurs. Intérêt accru pour l'élection ? Peut-être aussi l'effet d'une journée radieuse qui en incite beaucoup à partir de bonne heure vers les plages. On vient participer en famille. Tenue décontractée : tongs, robes légères, panier au bras, avant un petit crochet par le marché des Capucins, tout proche.
En passant devant les panneaux électoraux, largement tagués, à l'entrée de l'école, un jeune père explique à sa fillette le principe de la journée : « Tu vois tous ces gens ? Et bien ce soir, il n'y en aura plus que deux ». Un autre retient son petit qui joue à mettre des claques sur les affiches Sarkozy. « Moi aussi je peux essayer demande son frère ? ». « Non !», gronde le père.
Arrive Naïma, une militante PS. Elle est très excitée, très joyeuse. Après « quinze jours de doute », elle y croit « à fond ». « Cette mobilisation, ça va forcément dans le bon sens ». Il y a bien Nelia et Thérèse,