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Libération

Un arrangement immobilier qui fait tache

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Paris fait le forcing pour qu'un tribunal international se charge du meurtre d'Hariri.
publié le 27 avril 2007 à 7h27

La divulgation de l'arrangement immobilier entre Jacques Chirac et la famille Hariri ne pouvait pas plus mal tomber pour la diplomatie française. Sur instruction personnelle du Président, les diplomates français à l'ONU font le forcing pour faire adopter par le Conseil de sécurité la mise sur pied d'un tribunal international chargé de juger les assassins de l'ex-Premier ministre libanais. Rafic Hariri a été tué le 14 février 2005 à Beyrouth dans un attentat souvent attribué à la Syrie et ses alliés au Liban.

Cette instance inédite, qui doit être formée de juges libanais et internationaux, fait l'objet d'un bras de fer, qui paralyse la vie politique libanaise depuis l'automne. Le Hezbollah, principale force d'opposition et relais privilégié de l'influence syrienne au Liban, mène une campagne d'obstruction systématique relayée par le président de la République Emile Lahoud, autre grand allié de Damas. Quant au président du Parlement, le chiite Nabih Berri, il refuse d'inscrire le projet de loi créant le tribunal à l'ordre du jour. A l'opposé, le gouvernement de Fouad Siniora, issu de la majorité dirigée par Saad Hariri, le fils du Premier ministre assassiné, fait de l'adoption de ce tribunal une condition sine qua non. Toutes les médiations, comme celle du roi saoudien, ont échoué.

Face au blocage des institutions libanaises, Jacques Chirac entend faire adopter ce tribunal par une résolution votée sous le chapitre VII, c'est-à-dire ayant valeur contraignante, avant le 16