Menu
Libération

A Eywiller, Le Pen évincé des coeurs

Article réservé aux abonnés
Dans ce village alsacien, le candidat FN a été supplanté par Sarkozy.
publié le 30 avril 2007 à 7h29

Drulingen, Sarre-Union envoyé spécial

Cette fois encore, Eywiller est un symbole. En 2002, dans ce petit village paisible de l'Alsace bossue, au nord de la région, les électeurs avaient plébiscité Jean-Marie Le Pen avec 45,65 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle. En 2007, renversement de tendance. 157 bulletins exprimés, 64 pour Nicolas Sarkozy, 34 pour François Bayrou et 30 pour le leader du Front national, qui recule au troisième rang.

«Un peu effronté». Dans le canton de Drulingen, dont dépend Eywiller, comme dans le secteur de Sarre-Union, l'évolution du rapport de force est similaire. Le Pen, qui avait séduit près du tiers des électeurs il y a cinq ans, chute d'une dizaine de points, tandis que le candidat de l'UMP double le score de Chirac en 2002, à plus de 33 %. Qu'est-ce qui a fait pencher la balance dans ces zones rurales du nord de l'Alsace si sensibles aux thématiques de l'extrême droite ? «Cette année, j'ai trouvé Le Pen un petit peu effronté, il a même dit que Sarkozy était étranger, c'est trop», explique une dame d'une cinquantaine d'années, à Drulingen. Du bout des lèvres, elle admet qu'elle a voté Le Pen en 2002 parce qu'elle en avait «ras le bol de tout» et surtout des «deux grands [partis]». Dimanche, elle a choisi Sarkozy, dont elle a retenu deux propositions : «Il veut que les étrangers qui viennent apprennent le français avant, c'est bien ! Et puis aussi, il dit qu'il faut proposer deux boulots aux jeunes,