Depuis la mort de Georges Pompidou, le 2 avril 1974, la fête du Travail coïncide avec l'entre deux tours des présidentielles. Le 1er mai 2002, c'est la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour qui donne lieu à des défilés monstres. Cinq ans plus tard, une telle mobilisation ne devrait pas être de mise, même si les slogans anti-Sarkozy ne seront pas absents des rassemblements et manifestations (1). La plupart des défilés regrouperont la CGT, la FSU, l'Unsa et Solidaires (syndicats Sud). La CFTC et FO manifesteront, séparément, le matin. Et la CFDT, sauf dans quelques départements traditionnellement unitaires (Rhône, Drôme, Moselle, Ille-et-Vilaine, Vendée...), ne se joindra pas aux cortèges rituels.
Les déclarations, la semaine dernière, des secrétaires généraux des deux principaux syndicats ont conforté cette division. Bernard Thibault a rappelé que son organisation «ne donnerait aucune consigne de vote». Mais ses mises en garde sont claires : la CGT «alerte les salariés sur le risque qu'à l'issue des élections s'installe un gouvernement totalement acquis à une vision ultralibérale de la société et de l'économie, dont les salariés seraient les victimes». Vendredi, sur France 2, Nicolas Sarkozy a reproché, à tort, à Bernard Thibault d'être «membre du bureau politique du Parti communiste». «Pitoyable», a répondu le secrétaire général de la CGT, qui interroge : «Le mensonge et la méthode qui consistent à discréditer les opinions syndicales élab