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Libération
Reportage

«Quand tu la vois, t'as le vertige»

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24 heures avec la candidate socialiste dans le centre de la France.
publié le 2 mai 2007 à 7h32
Ségolène Royal cultive son image tout en jouant les iconoclastes. Entre improvisation permanente et partition récitée à la lettre, la candidate du PS semble toujours en quête d'initiative.

Mercredi 28 mars

16 heures

Fanfare, Chant des partisans et traduction en langage des signes à la Halle aux grains de Blois, pour une de ces «rencontres populaires» que Ségolène Royal goûte sans afféterie ni démagogie. Sans notes ni lyrisme. La ségolangue a ses classiques : du «donnant donnant» (et son corollaire, le «gagnant gagnant») à la «nouvelle donne» («politique» ­ «République»). Micro dans la main droite, paume de la main gauche en guise d'offrande, elle incante : «Allez voir dix personnes en porte à porte !»

19 heures

Que répondre, dans ce centre commercial d'Amboise (Indre-et-Loire), à ces salariés de Pfizer, menacés de charrette ? On a dû oublier de lui dire que la multinationale pharmaceutique affiche 19,5 milliards d'euros de bénéfices en 2006 et saque 10 000 emplois ? Royal, à l'écoute, stylo en main : «Elle est fatale cette délocalisation ?» Les syndicalistes, abattus : «On est désarmés.» Elle : «Les fonds publics ?» Eux : «Aucun.» Elle mène le bal des questions, avant de fustiger «les licenciements boursiers» quand, le matin même, elle appelait à sortir de l'«idéologie punitive du profit»... Equilibriste, elle est à la bourre, comme d'hab. Son attachée de presse le lui souffle et écope d'un soufflet verbal. La souveraine du timing, c'est elle.

22 heures

La configuration ring de boxe du soir,