Jeudi matin rue d'Enghien, dans le 10e arrondissement de Paris. On appelle le quartier «la petite Turquie». Il est désormais surtout connu pour abriter le QG de campagne de Sarkozy. En ce lendemain de débat, il y règne un calme et une tranquillité exceptionnels. A la hauteur du déploiement policier: un fourgon de CRS à chaque extrémité, des policiers à chaque coin de rue. Les commerces ouvrent peu à peu, des bruits de mobylette et de travaux en fond sonore, une matinée on ne peut plus banale.
Assis sur le trottoir, à quelque pas du QG, Kevina, 19 ans étudiante et son ami Frédéric, du même âge, fument une clope.«Sarkozy a beaucoup menti, à chaque fois que Ségo posait une question, il répondait à coté, déplore Kevina. Ségolène a bien défendu sa cause, elle à eu raison, je vais voter pour elle.» Frédéric, lui, est encore plus remonté. Il pointe du doigt la façade sur laquelle flotte une bannière bleue floquée du slogan «Ensemble, tout devient possible»: «Regarde…"Ensemble tout est possible…", mais tout va aller très mal oui! c'est un dictateur. Pour lui la France c'est que les Francais et pas d'immigrés». Kevina: «J'habite ici, et ça me gène qu'il y ait le QG de Sarko en bas de chez moi alors que j'vote Ségo.»
Une foule s'est rassemblée autour du QG où se tient une conférence de presse avec les porte-parole de Sarkozy. Le groupe compte une vingtaine de personnes, des militants, des policiers en civil, des chauffeurs, mais au