Il n'est que 10 heures, place Jules Joffrin à la mairie du 18e arrondissement de Paris, et on fait déjà la queue pour voter aux bureaux 1, 11 et 22. «Je me suis dit qu'en venant plus tôt il y aurait moins de monde, mais c'est raté. Tout le monde a dû se dire la même chose» constate Eliane, 45 ans, en souriant à sa voisine qui n'en peut déjà plus d'attendre. «J'ai les mains moites, et le cœur qui bat la chamade, je ne veux vraiment pas que Sarkozy passe, ce soir à 20 heures je ne sais pas si j'aurai le courage de regarder les scores», dit Marie-Agnès, 68 ans, enseignante à la retraite.
Nombreux sont ceux qui préfèrent la discrétion. Johan, 22 ans, «a voté en son âme et conscience». «Je ne comprend pas d'où vient cette nouvelle mode de dire pour qui on vote. C'est privé ces choses-là, sinon il n'y aurait pas d'isoloir», explique-t-il. Marion, sa compagne, «trouve ça normal qu'on veuille savoir qui vote quoi». «Nous nous sommes souvent disputé ces derniers temps à propos du scrutin. Il a vraiment fallu que je l'oblige à venir aujourd'hui. Il a certainement voté blanc» raconte la jeune femme avant de descendre les marches de la mairie.
11 heures. On ne se presse pas autour du bureau 46, dans la petite école du 77 boulevard de Belleville dans le 20e. Pour Aminata, 36 ans, mère au foyer, «c'est vraiment dommage que Bayrou ne soit pas au second tour». « J'ai quand même finalement réussi à faire mon choix pour le second tour, par c