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Libération

Reconstruire

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par Laurent JOFFRIN
publié le 6 mai 2007 à 7h00

Il reviendra, le temps des cerises… Mais d’abord l’émotion, la tristesse devant cette défaite. La déception est grande après tant de ferveur, tant de passion, tant d’espoir dans le renouveau. La France a fait un choix net. Sur la forme rien à dire. La campagne fut digne, passionnée, civique au plus haut point. Nicolas Sarkozy est un président légitime, désigné sans entourloupe ni hésitation. L’autre France cherchera une compensation dans les urnes des législatives. En attendant, le coeur serré, elle contemple la défaite en se prenant à espérer, malgré tout.

Légitimement, la droite exulte. Enfin ses vraies idées sont au pouvoir, pas celles de ce roublard de Chirac qui louvoyait sans cesse et trompait son monde. Sarkozy, un danger pour la République? Pur procès d’intention. On peut trouver choquant le programme du nouveau président. Nicolas Sarkozy a parfaitement le droit de le mettre en oeuvre, pour rapprocher, comme il le veut, la France de la norme dominante du libéralisme conservateur. Il doit sa victoire à sa franchise talentueuse et provocante, à cette idée de rupture qui fait espérer à 55% des électeurs qu’on va sortir par des méthodes énergiques - injustes? - du marasme des deux dernières décennies.

Dur, mais conforme à la volonté du peuple. Thatcher sans jupons? Préparons-nous…

On incriminera les erreurs de la candidate. Les couteaux sont tirés, comme celui qu’a déjà brandi Dominique Strauss-Kahn. Des erreurs, il y en eut. Nous les avons pointées à chaque fois. Un début