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A Melle, «on fait la tronche»

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Segolene Royal, France\'s Socialist Party presidential candidate, poses with supporters as she leaves her house in Melle, South Western France, to go to Paris after her vote in the second round of the elections, May 6, 2007. REUTERS/Regis Duvignau (FRANCE) (Ségolène Royal, dimanche, à Melle (REUTERS))
par Carole Rap
publié le 7 mai 2007 à 7h00

Lendemains qui déchantent à Melle. La bourgade des Deux-Sèvres, fief de Ségolène Royal où elle a recueilli 67% des suffrages, s'est levée du pied gauche lundi matin après la défaite de sa candidate dimanche. Il y a ceux qui affichent sans réserve leur déception. «Morose», dit le fleuriste. «On fait la tronche. Les copains rigolent pas». Et les fatalistes, qui ont déjà tourné la page, pressés de réintégrer le rang du quotidien. A la boulangerie, la vendeuse veut de la discrétion. «Beaucoup de gens se taisent. C'est un petit village. Il faut faire attention à ce qu'on dit».Pour avoir des commentaires, il fallait se rendre au Café du Boulevard. Le petit noir sur le coin de la table, Laurent et Antony savourent la dernière excitation de «l'événement». « Faut pas qu'on prenne trop l'habitude, parce que ça ne se reproduira pas 150 fois ».

Si Laurent ne cache pas sa tristesse, Anthony, par contre, fait partie des 33% de Mellois qui ont voté à droite. Laurent ne lui en veut pas. «Entre amis, ce n''est pas parce qu'il y en a un qui vote de l'autre côté qu'on va se faire la gueule». Sa cible, ce serait plutôt les «vieux dinosaures du PS». «Faut qu'ils arrêtent, elle s'est bien battue et ils ne l'ont pas du tout soutenue, à croire qu'ils ont oublié ce qu'il s'est passé en 2002. Il va vraiment falloir se remettre en cause».

A Melle, on fait corps avec la candidate. «Ça m'enquiquine pour elle», compatit un commerçant, place des Halles. «On la connaît bien, elle est p