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Libération

Avec Sarkozy, la France serre à droite

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Le sixième président de la Ve République a été élu hier avec 53,1 % des suffrages. Près de 40 % des centristes auraient voté pour Royal.
publié le 7 mai 2007 à 7h36

Un peu plus de cinq points d’écart. La victoire est confortable pour Nicolas Sarkozy, 52 ans, la défaite incontestable sans être humiliante pour Ségolène Royal, 53 ans. Le président de l’UMP a été élu hier sixième président de la Ve République par 53,06 % des suffrages, selon la totalisation quasi définitive du ministère de l’Intérieur (hors Français de l’étranger) publiée à 1 heure, contre 46,94 % à sa rivale socialiste. Le vainqueur peut se féliciter d’avoir fait mieux que Valéry Giscard d’Estaing en 1974, et un peu mieux que Jacques Chirac en 1995. Il n’atteint pas le score de François Mitterrand, lors de sa réélection en 1988, ni celui de Charles de Gaulle, en 1965. En alignant un score légèrement inférieur à celui de Lionel Jospin en 1995 (47,4 %) ­ une défaite à l’époque jugée honorable ­, la candidate battue n’enfonce pas son camp dans les profondeurs du classement, dans un scrutin où la réserve des voix, à gauche, était réduite aux acquêts. Compte tenu de la forte mobilisation électorale, Ségolène Royal engrange, en nombre absolu, plus de voix que l’ancien chef de file du PS (environ 17 millions de suffrages contre 14 millions) ­ de la même façon Sarkozy dépasse largement Chirac.

Car, d'abord, le cru présidentiel 2007 signe une spectaculaire réconciliation des Français avec la politique. Le taux de participation, élevé le 22 avril ­ l'un des meilleurs en quatre décennies ­, a été encore supérieur le 6 mai. Avec un taux estimé de 84,76 % de votants, il faut remonter à