Menu
Libération

«Elle s'inquiète de le voir préoccupé d'une journaliste belle, blonde et vive»

Article réservé aux abonnés
Un extrait de «La Femme fatale», le livre de deux journalistes du Monde, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, que François Hollande et Ségolène Royal attaquent pour «atteinte à la vie privée».
par Camille Didelon
publié le 9 mai 2007 à 7h00

«Ségolène multiplie les scènes, jalouse. Elle s'est toujours agacée de voir François papillonner dans les couloirs de l'Assemblée nationale, rechercher la fréquentation de la presse, perdre de longues heures, au déjeuner, à l'enchanter de ses bons mots. Elle s'inquiète aujourd'hui de le voir trop préoccupé d'une journaliste belle, blonde et vive, chargée par son journal de suivre le PS. Tant pis pour la sacro-sainte règle qui sépare vie privée et action politique : Ségolène demande à Thomas, l'aîné de ses quatre enfants, de se mêler de l'affaire. Le jeune garçon téléphone à la direction du magazine pour l'enjoindre de décharger la journaliste de sa rubrique.Elle enrôle ensuite son frère, Gérard (celui du Rainbow Warrior, ndlr) (...) C'est avec ses mots d'anciens militaire qu'il téléphone aux supérieurs hiérarchiques de la journaliste : "J'ai peur que notre opération échoue si votre rédactrice continue à suivre François". Son message est clair. La jeune femme est déplacée.

Très vite, les amis de toujours devinent que l'affaire est grave. Ce petit groupe a toujours vu François et Ségolène ensemble. Ils connaissent leurs ambitions respectives et leurs personnalités complémentaires. Lui, ses rondeurs, son humeur égale, et ce talent qu'il met à fuir tous les conflits — jusque dans sa famille — à coup de pirouettes et de plaisanteries. Elle, plus raide mais s'effaçant toujours pour lui laisser la vedette, bien souvent seule à assumer l'autorité sur les enfants et les gro