Jeudi 10 mai 2007, en fin de matinée, le jardin du Luxembourg est noir de monde. Tous attendent Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy qui, côte à côte en public pour la première fois depuis le 6 mai, commémorent l’abolition de l’esclavage.Tout le perimètre est sécurisé.
Contrairement à l’année dernière, il n’y a pas d’estrade ni de chaises. A l’arrivée de Jacques Chirac et de son successeur Nicolas Sarkozy, un tonnerre d’applaudissements. Tous deux apparaissent souriants et même complices.
Trois périmètres distincts entourent la «scène». Le premier est dédié aux parlementaires et aux célébrités. Le second est réservé aux possesseur d'une carte d'invitation. Le troisième regroupe le reste du monde.
La cérémonie s'ouvre avec La liberté des nègres, un chant révolutionnaire de 1794.
«C'est un scandale, c'est NOUS les descendants, c'est nous les descendants…» scande une femme qui n'apprécie pas d'être mise à l'écart de l'évènement, derrière les célébrités. On la fera taire en la laissant entrer.
Un groupe de personnes commence à crier, l'événement tourne au règlement de comptes sur un élan de revendication. «On est des chiens!», «y a que des blancs!», «les blancs d'un côté, les noirs de l'autre»,«on ne se fait pas respecter!», les phrases fusent.
Un homme s'explique avec un agent de sécurité: «Cette commémoration, c'est fait pour nous mettre en colère».«Taisez-vous» lui rétorque l'agent. «On s'est tu penda