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Libération

Bolloré, un financier avec qui copiner

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A l'inverse de ses prédécesseurs, Sarkozy affiche sa proximité avec les milieux d'affaires.
publié le 10 mai 2007 à 7h41

Nicolas Sarkozy et Vincent Bolloré n'ont pas la pudeur de leurs aînés. Héritiers l'un et l'autre, moins d'un capital financier que d'un carnet d'adresses, ils n'hésitent pas à célébrer outrageusement les noces de la politique et de la finance. Bolloré, descendant d'une lignée d'industriels du papier à rouler (sous la marque OCB, mis à l'honneur par une chanson du groupe Billy the Kick, amateur de substances prohibées), bicentenaire mais en déclin prononcé, a réussi à perpétuer le blason familial en reconvertissant son groupe dans la spéculation boursière. Sarkozy, moins doté à la naissance, mais né dans les beaux quartiers, s'est hissé dans le gratin financier grâce à son métier d'avocat d'affaires.

Faux amis. «Amis de vingt ans», disent-ils, pour justifier la mise à disposition ­ par l'un ­ de son yacht et d'un avion d'affaires ­ au profit de l'autre. Pure tartufferie : Vincent Bolloré et Nicolas Sarkozy n'ont jamais été copains, tout juste se sont-ils tutoyés dans des petits déjeuners en ville. Vincent sait trop bien comment cela se passe dans les milieux huppés, pour avoir sauté sur les genoux ­ voire partagé une partie de poker à l'âge de 12 ans ­ avec Georges Pompidou, intime de son père, Michel Bolloré. C'était dans les années 60, avant que Pompidou ne devienne Premier ministre : banquier d'affaires de profession, il aimait à fréquenter les Bolloré et surtout naviguer sur leur yacht amarré à Saint-Tropez. Mais une fois nommé à Matignon, Pompidou coupe court immé