Nicolas Sarkozy et Vincent Bolloré n'ont pas la pudeur de leurs aînés. Héritiers l'un et l'autre, moins d'un capital financier que d'un carnet d'adresses, ils n'hésitent pas à célébrer outrageusement les noces de la politique et de la finance. Bolloré, descendant d'une lignée d'industriels du papier à rouler (sous la marque OCB, mis à l'honneur par une chanson du groupe Billy the Kick, amateur de substances prohibées), bicentenaire mais en déclin prononcé, a réussi à perpétuer le blason familial en reconvertissant son groupe dans la spéculation boursière. Sarkozy, moins doté à la naissance, mais né dans les beaux quartiers, s'est hissé dans le gratin financier grâce à son métier d'avocat d'affaires.
Faux amis. «Amis de vingt ans», disent-ils, pour justifier la mise à disposition par l'un de son yacht et d'un avion d'affaires au profit de l'autre. Pure tartufferie : Vincent Bolloré et Nicolas Sarkozy n'ont jamais été copains, tout juste se sont-ils tutoyés dans des petits déjeuners en ville. Vincent sait trop bien comment cela se passe dans les milieux huppés, pour avoir sauté sur les genoux voire partagé une partie de poker à l'âge de 12 ans avec Georges Pompidou, intime de son père, Michel Bolloré. C'était dans les années 60, avant que Pompidou ne devienne Premier ministre : banquier d'affaires de profession, il aimait à fréquenter les Bolloré et surtout naviguer sur leur yacht amarré à Saint-Tropez. Mais une fois nommé à Matignon, Pompidou coupe court immé