Comment se mobiliser face à l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée? Jeudi à l’université de Nanterre, ils étaient plus de 500 étudiants à se presser sur les bancs de l’amphi DD, à l’appel de cinq associations et syndicats étudiants (SUD, CNT, un collectif issu de l’UNEF, Culture P10 et Jeunes Communistes Révolutionnaires). Pendant plus de deux heures, les débats ont opposé au micro partisans et adversaires du futur président.
À l’intérieur, le climat est plutôt calme malgré la chaleur vite étouffante: les étudiants vont et viennent, prennent des photos, s’apostrophent, crient, appaudissent, fument. Il faudra plusieurs appels au micro pour faire respecter l’interdiction du tabac. Hormis un sympathisant de droite énervé qui bouscule une jeune fille, le débat reste relativement courtois.
Dans la salle, aux murs blancs tagués de messages comme «Responsables mais pas coupables» ou, nappé d'un parfum de mai 68, un triomphant «Jouissez plus fort», les étudiants en droit et éco-gestion sarkozystes sont nombreux. Ils redoutent le blocage de leur fac après celui de Tolbiac mercredi et sont venus voter contre.
Mais pour les anti-Sarkozy, il n'est pas question de blocage, ni de grève. Gabriel, membre des JCR (trotskistes), appelle avec énergie à la tenue d'une grande manifestation de tous les étudiants le 16 mai, jour de l'investiture de Nicolas Sarkozy. La jeunesse, dit-il, doit faire savoir au nouveau président son refus d'une «privatisation des universités»,