A lors les voilà, tous les deux, hier matin, devant les grilles du jardin du Luxembourg à Paris, pour commémorer en ce 10 mai l'abolition de l'esclavage. «Le grand», comme on a appelé des années durant Jacques Chirac au RPR, et «le petit», surnom donné au nouveau chef de l'Etat par tous les anti-Sarkozy de droite. Ils sortent de la même voiture, sourire vissé aux mandibules, après avoir quitté ensemble le palais de l'Elysée. Au concours de bronzage, avantage très net au «maltais» Nicolas Sarkozy. La comédie du pouvoir a ses rites, ses figures imposées où l'espace d'un instant il faut faire comme si, et oublier des années de haines recuites...
Paternaliste. Le président de la République et le «président élu», selon la nouvelle terminologie protocolaire, sont d'honnêtes acteurs. Puisque l'exercice du jour est de montrer leur complicité et de jouer à copain-copain, ils s'y prêtent sans rechigner, allant même jusqu'à des éclats de rire bien peu naturels. Le péché mignon de Chirac reste le bain de foule : il entraîne son «ami» à serrer des mains. La main paternaliste de Chirac glisse à point sur l'épaule de Sarkozy. Dans les allées, les équipes de chaque homme échangent quelques mots quand elles ne se toisent pas du regard. Les footballeurs Basile Boli (soutien de Sarkozy) et Lilian Thuram (très critique contre la politique de l'ex-ministre de l'Intérieur) sont arrivés ensemble. Dans la foule des officiels, il y a aussi Jean-Pierre Raffarin, les socialistes E