L a CGT a vivement réagi hier aux propos tenus par deux proches conseillers de Nicolas Sarkozy qui mettent en cause la légitimité des syndicats. Claude Guéant, ex-directeur de campagne, a ouvert le feu mardi. «Je vois mal que les syndicats puissent aller contre l'avis du peuple français», a-t-il dit sur LCI, car ils «ne représentent que 8 % des salariés». Or «ce sont 85 % des Français qui se sont exprimés dimanche», a-t-il noté, comparant curieusement le nombre d'adhérents des syndicats et le taux de participation à la présidentielle.
Les réactions des syndicats à l'élection de Sarkozy avaient pourtant été très mesurées. Lundi, la CGT s'est félicitée du «très vif intérêt que les Français portent à la politique», rappelant qu'elle «respecte le résultat du suffrage universel». Jean-Claude Mailly (FO) avait, dès dimanche soir, simplement mis en garde contre «toute précipitation ou passage en force». Tandis que François Chérèque (CFDT) prévenait que «la méthode que [choisirait] le chef de l'Etat pour impulser les réformes[serait] déterminante».
Les propos de Claude Guéant ont provoqué un net changement de ton côté syndicats, notamment à la CGT, qui va diffuser nationalement un tract rappelant ses revendications. «La légitimité syndicale et sociale n'est pas contestable», a martelé Maryse Dumas, sur BFM, ajoutant que la «CGT compte 700 000 syndiqués», soit plus que le nombre d'adhérents «de tous les partis pol